Page:Anonyme - Le Bois sec refleuri, 1895.pdf/68

Cette page a été validée par deux contributeurs.

rêve. Elle vit la lune se détacher du firmament et venir se poser sur son propre corps. Réveillée en sursaut par l’étrangeté de cette vision, elle alla immédiatement l’apprendre à son mari.

— Oui, dit celui-ci, c’est assez bizarre. Mais n’aie aucune inquiétude. C’est la fatigue qui t’a occasionné ce cauchemar.

La vérité était que la noble dame portait un enfant dans ses flancs.

Elle ne tarda pas en effet, à mettre au monde une fille à laquelle on donna le nom de Tcheng-Y. Sùn était au comble de la joie. Malheureusement sa femme tomba gravement malade. Bientôt il n’y eut plus d’espoir de la sauver, et le médecin dut se contenter d’adoucir les souffrances de la malade. Trois jours à peine s’étaient écoulés depuis la naissance de la petite Tcheng-Y, que sa mère quittait ce monde. Elle avait très bien senti les approches de la mort, et quelques instants avant d’expirer elle avait dit à son mari :

— Mon cher ami je vais te quitter. Je sais que ton chagrin sera immense, mais je te prie de ne