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devant nos yeux ! Contemplons-le un instant. Le souffle poétique envahit mon âme. Ecoute ces strophes :

« Le temps est beau ; le feuillage touffu cache les fleurs,

Que les papillons cherchent avidement. On dirait qu’ils comptent les feuilles.

Le serpent engourdi par la chaleur, est voluptueusement couché dans les branches.

La grenouille sautille sur les branches des saules et se laisse bercer par le vent.

Le rossignol vole de tous côtés, happant au passage les mouches qu’il porte à sa nichée. »

— Oui, ajouta-t-elle, ces animaux sont plus heureux que nous.

— Qu’est-ce qui te fait dire cela ? demanda Sùn.

— C’est que ces animaux ont une progéniture, tandis que nous, nous sommes privés d’enfants.

— Console-toi, ma chère. Nous ne sommes pas encore à un âge où une union ne peut plus être bénie. Aie confiance dans l’avenir. Mais, je crois qu’il est temps de rentrer. Le soleil est à son déclin, et tu dois être fatiguée.

Les deux époux regagnent lentement leur demeure, tous deux très rêveurs.

A quelque temps de là, l’épouse de Sùn fit un