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leur colère. Oui, je redoute les suites de tout cela.

— Rassurez-vous, ma chère. Le roi a fait le meilleur accueil à mes paroles, et jusqu’ici il n’a jamais méprisé mes conseils.

— Je souhaite de tout mon cœur que vous ayez raison. Laissons donc faire le temps.

Cependant le roi se laissait aller au repentir. Sa conduite lui causait des remords, et ne voulant pas tarder davantage à suivre les conseils de Sùn, il fit mander son premier ministre.

Celui-ci, accourut aussitôt. Il se nommait Ja-Jyo-Mi. C’était un homme auquel sa dureté de caractère avait valu une terrible réputation. Il avait formé le dessein d’usurper le trône, mais ne s’en était ouvert à personne jusqu’à ce jour.

Le roi demanda à son ministre :

— N’avez-vous rien de nouveau à m’apprendre ?

— Absolument rien, Sire.

A ces mots, le roi s’écria d’un ton très-animé :

— Comment, vous premier ministre, vous ne savez même pas qu’il vient de mourir plusieurs