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manquait pas de mettre en avant la Corée. C’est qu’à l’époque où vivait le célèbre écrivain, notre pays était en effet bien loin de la France. Il n’eût pas fallu moins de dix-huit mois à un navire à voiles pour se rendre d’un port français jusqu’en Corée. Aujourd’hui il n’en est plus de même. D’ailleurs, quand il existe une sympathie réciproque entre deux hommes ou deux pays, ils ne sont jamais trop éloignés l’un de l’autre. J’espère que la lecture de ce roman, attirera vers nous les regards de mes lecteurs. Cet ordre d’idées me rappelle les vers que le poëte chinois fait écrire à son héros, obligé de vivre loin de celle qu’il aime :

« Qui donc dit que le fleuve Jaune est large ?
Une feuille de roseau permettrait de le traverser.
Qui donc dit que la province de Soug est loin ?
Je n’ai qu’à me dresser sur mes talons pour la voir. »

Les distances n’existent pas pour les amoureux. Je souhaiterais qu’il en fût de même entre les pays. Quand les Français auront appris à aimer la Corée,