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élevé par les Japonais, qui pouvaient ainsi facilement accabler de traits les assaillants. Ceux-ci, pour ne pas être surpris, avaient relié entre eux tous leurs navires, à l’aide de chaînes en fer. Ils attendaient un moment propice pour commencer l’attaque, quand une tempête terrible, comme il s’en élève souvent à l’époque de la mousson, vint les arrêter dans leurs desseins. Attachés les uns aux autres, les navires s’entrechoquant avec fracas, furent tous brisés. Ce fut un désastre sans pareil. Nous en trouvons un écho, exagéré peut-être dans les historiens chinois : « Pendant plusieurs jours », dit l’un d’eux, « les vagues rejetèrent des cadavres dans les golfes qui s’en trouvèrent obstrués. Sur cent mille soldats mongols, trois seulement survécurent. 7000 Coréens sur 10000 périrent. » Il y a certainement de l’exagération dans ce récit ; les historiens chinois donnent généralement un cours trop libre à leur imagination poétique. Néanmoins, ce fut pour