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fit faire silence et, d’une voix éclatante, prononça les paroles suivantes :

— En ma qualité de premier ministre, je me permets de vous adresser à tous la même question. Le roi, notre maître, veut entreprendre une expédition contre le Tjin-Han, afin de venger la défaite subie par son père. Cette expédition est-elle opportune ? Pour moi, la guerre est le pire des fléaux. Elle cause des ruines sans nombre. Combien d’innocents périssent sur les champs de bataille ? D’où viennent tous ces impôts, sinon du besoin d’entretenir une nombreuse armée ? Avec la paix, rien de semblable. La fortune publique s’accroîtrait rapidement. Les peuples, faits pour s’aimer et non pour s’entre-tuer, entretiendraient des relations qui augmenteraient leurs richesses réciproques. La nature ne nous donne-t-elle pas l’exemple de la paix ? Quand nous voyons dans la rue un chien fort et vigoureux maltraiter un autre chien incapable de se défendre, nous venons au secours du plus faible de ces animaux. Pourquoi sommes-nous plus féroces à l’égard de nos sembla-