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attaquant ce pays et c’est mon devoir de le venger. Qu’en pensez-vous ?

— Sire, répondit Sùn-Hyen, je vous demande la permission de réfléchir quelques jours avant de vous répondre.

Le même jour, San-Syeng questionnait le beau-père du roi au sujet du jugement de Ja-Jo-Mi et de Sù-Roung. Le jeune général était altéré de vengeance. Il s’attendait à trouver Sùn-Hyen dans des dispositions d’esprit semblables ; mais le premier ministre lui répondit ainsi qu’au roi :

— Vous connaîtrez ma décision dans quelques jours ; j’ai besoin de réfléchir.

Effectivement, resté seul, Sùn-Hyen s’abîma en une longue méditation.

Des malheurs dont il avait été frappé, il ne conservait aucun ressentiment contre l’humanité. Il se sentait pris d’une indulgence profonde pour ses ennemis les plus déclarés. « A quoi bon se venger ? » pensait-il. « A quoi bon, surtout, déclarer une guerre qui tôt ou tard amènera des représailles ? »