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De longs mois s’étaient écoulés depuis le jour où le malheureux Sùn-Hyen avait dû, le cœur brisé, laisser partir sa fille vouée à une mort certaine. Il traînait une existence lamentable, soutenu seulement par l’espoir que, conformément à la promesse du disciple, la vue lui serait rendue au bout de trois ans. Hélas ! ce laps de temps était passé, et l’infortunée victime de Ja-Jo-Mi n’avait nullement recouvré l’usage de ses yeux. Sa tristesse était sans bornes, et il attendait avec impatience que la mort vînt le délivrer de ses maux.

Or, un jour, Sùn-Hyen fut troublé dans ses douloureuses méditations par l’arrivée dans sa pauvre demeure du mandarin même de la province.