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naissez-vous, ma mère ? ajouta San-Syeng en désignant Tcheng-Si, au brigand.

Tcheng-Si, qui depuis un moment considérait attentivement Sù-Roung, s’écria :

— Comment misérable, tu vis encore ? Je rends grâce au ciel qui m’a permis de te retrouver pour assouvir ma vengeance. Mon fils voici le meurtrier de ton père. Tue-le de ta propre main. Je veux me repaître de son foie.

La mère de San-Syeng était hors d’elle. Son fils chercha à la calmer. Il dut lui représenter qu’il n’avait pas le droit de faire mourir un homme sans un ordre du roi. Tcheng-Si n’insista pas. D’autres pensées l’envahirent quand elle se fut, avec tous les assistants, agenouillée dans la pagode afin de prier pour l’âme de la malheureuse vieille femme à qui elle devait la vie.

Sù-Roung fut dirigé sur la capitale. San-Syeng, s’adressant à Sù-Young, lui dit :

— Vous avez toujours été un homme loyal. Prenez ces objets que votre frère s’est injustement approprié.