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Sous la surveillance de l’intendant une pagode avait été rapidement élevée sur les bords du lac. On pouvait y lire cette inscription : A la bienfaitrice de ma mère, je voue une éternelle reconnaissance.

La religieuse consentit à aller avec ses hôtes voir le monument qui venait d’être élevé. San-Syeng avait donné des ordres pour qu’on dressât la table du sacrifice devant la pagode et qu’on lui amenât Sù-Roung. On devait saisir toutes les richesses du voleur.

A ce moment même, Sù-Roung racontait à son frère Sù-Young le rêve étrange qu’il avait fait la nuit précédente. Il s’était vu entouré de flammes, la tête dans une grande chaudière.

— Cela prouve que ta fin est prochaine et que tu mourras par la volonté d’un homme, dit Sù-Young. Pourquoi aussi te laisses-tu toujours aller à l’emportement ? Il se pourrait bien que ce soit le remords et la crainte que t’inspire la présence dans le pays d’un envoyé du roi qui trouble ainsi ton sommeil.