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Quelques instants après l’intendant revenait annoncer à son maître que ses ordres étaient exécutés. En même temps tous les fonctionnaires accouraient à la prison. Ils s’empressaient autour de San-Syeng et lui présentaient respectueusement leurs hommages. Sur leurs instances, le fils de San-Houni quitta la prison avec ses compagnes pour se rendre à l’hôtel-de-ville.

Tjyang-So-Tjyei, ayant aperçu le cheval qu’elle avait donné à son mari, courut vers le brave animal et l’embrassa tendrement sur les naseaux. Le coursier semblait comprendre, car ses yeux, tournés vers la jeune femme, étaient mouillés de larmes.

— Ne pleure pas, mon cher cheval, dit Tjyang-So-Tjyei. N’as-tu pas été plus heureux que moi en accompagnant sans cesse celui que j’aime et dont j’étais séparée ?

San-Syeng, témoin de cette scène, attira doucement sa femme sur son cœur et lui dit, en baisant ses cheveux :

— Désormais nous ne nous quitterons plus.