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Avant d’employer cette ruse, San-Syeng avait ordonné à son serviteur de venir se poster le lendemain, dans la matinée, devant la prison avec le cheval de son maître.

La salle dans laquelle le jeune homme fut introduit après son arrestation, était fort obscure. Plusieurs personnes y étaient déjà enfermées ; mais il lui fut impossible de les distinguer. Pour avoir de la lumière il se disputa avec un de ses voisins, ce qui devait inévitablement avoir pour résultat l’arrivée du gardien. À peine celui-ci eut-il entendu des cris, qu’il accourut. Il s’interposa entre les deux hommes.

— Je vais vous signaler au mandarin, dit-il au fils de San-Houni. Quel est votre nom ?

— San-Syeng.

En entendant ce nom, Tjyang-So-Tyjei et Tcheng-Si furent au comble de l’étonnement. Elles parlèrent entre elles à voix basse : « C’est bien ainsi que s’appelle mon fils, dit Tcheng-Si ; mais ce n’est pas lui qui se trouve ici, car il n’est pas un voleur. »