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Bientôt on vint les arrêter de la part du mandarin, et elles durent subir un premier interrogatoire.

Elles renouvelèrent énergiquement leurs dénégations. Le mandarin les écouta. Il avait été frappé de l’admirable beauté de Tjang-So-Tyjei. N’en laissant rien paraître, il ordonna de mener les deux femmes en prison. Quelques minutes après, il leur faisait dire que, si Tjang-So-Tyjei consentait à l’épouser, on ne reparlerait plus de ce vol. En cas de refus, c’était la mort.

La jeune femme répondit avec indignation à l’envoyé du mandarin :

— Dites à votre maître, qu’il est un infâme. Je suis mariée et ne trahirai jamais mon époux ; même pour échapper à la mort.

Le mandarin très irrité donna des ordres pour que l’exécution des prisonnières eût lieu à trois jours de là. Le gardien de la prison, en même temps bourreau, fit ses sinistres préparatifs. Vivement touché de l’infortune des deux femmes, il alla les trouver et leur dit :

— Je serais très heureux de vous rendre tel