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Quand elles arrivèrent près de la forêt de bambous, la mère de San-Syeng ne put retenir ses larmes.

— Pourquoi pleurez-vous ainsi, ma mère ?

— C’est là ma fille, qu’il y a dix sept ans, j’ai mis au monde celui qui devait être votre mari. C’est à quelque distance d’ici que je l’ai abandonné, pour suivre, la sœur Out-Poug. Tous ces souvenirs m’étreignent douloureusement le cœur. Les deux femmes continuèrent leur chemin ; au bout de plusieurs heures de marche, elles arrivèrent auprès d’un grand lac. Tjeng-Si, s’arrêtant un instant, et levant les yeux au ciel s’écria en pleurant :

— Chère et infortunée amie, qu’es-tu devenue ?

Elle raconta à Tjang-So-Tyjei le sublime dévouement de celle grâce à laquelle elle avait pu échapper aux poursuites de Sù-Roung.

Les jours suivants, le voyage se passa sans incidents. Les deux femmes arrivèrent dans la ville de Saug-Tjyou. Elles résolurent de s’y arrêter quelques jours car elles étaient épuisées par