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faisait apprécier encore davantage l’étendue. Bientôt une nouvelle calamité vint fondre sur elle. Le peuple, révolté contre la noblesse, porta partout l’incendie et le pillage. Tjyang-So-Tyjei eut à peine le temps de s’enfuir par une porte secrète.

En peu de mois la jeune fille avait perdu sa mère et sa fortune. Elle ne se désespéra cependant pas. « Il me reste San-Syeng, se disait-elle. J’irai le retrouver dans la capitale ». Afin de pouvoir plus facilement exécuter son projet, elle revêtit le costume masculin. Ainsi équipée, elle se mit en route.

Malheureusement, n’ayant aucune notion du chemin qu’elle devait suivre, elle ne tarda pas à s’égarer. Un brouillard intense vint encore aggraver la situation. La jeune femme marcha longtemps, ne rencontrant jamais, à son grand désespoir, la moindre maison pour se reposer. Harassée de fatigue, elle s’assit près d’une forêt de bambous. Elle ne voulait prendre que quelques instants de repos ; mais, malgré ses efforts elle ne tarda pas à s’endormir.