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Le peuple déteste Ja-Jo-Mi, qui a pour lui l’armée, et qui fait peser un joug de fer sur la Corée. De là, cette émotion qui s’est emparée de tout le monde à la vue de ces troupes.

— Détestez-vous aussi Ja-Jo-Mi, demanda San-Syeng à l’hôtelier.

— Comme tout le monde, Monsieur.

— Oui, mais il ne me paraît pas facile de renverser Ja-Jo-Mi. Celui-ci a le secours de l’armée qui n’aime pas le peuple.

— Vous vous trompez, Monsieur. Les seules troupes vraiment dévouées au premier ministre sont celles de la capitale. Les autres lui sont hostiles. Ainsi, la garnison de notre ville, ainsi que le mandarin, sont opposés à Ja-Jo-Mi. Si notre mandarin adressait un appel aux troupes qui sont ici et que son exemple fût imité par les autres mandarins, on pourrait facilement entrer en lutte avec Ja-Jo-Mi et ses partisans.

— Mais Ja-Jo-Mi une fois renversé, qui mettra-t-on sur le trône ?

— Oui voilà le point difficile. Le fils du roi est