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préparer un grand banquet, auquel tous nos amis seront conviés.

Tous les partisans de Ja-Jo-Mi étaient transportés d’aise. Ils entrevoyaient avec délices une ère de fêtes et de débauches. Ils chantaient bien haut la gloire de Ja-Jo-Mi, le futur roi de Corée. Le peuple au contraire murmurait ; mais la crainte du tyran l’empêchait d’exhaler trop haut ses plaintes.

Ki-si, que Ja-Jo-Mi croyait mort, était toujours dans la ville de Tchang-Yang. Un jour qu’il causait avec San-Syeng, le propriétaire de l’hôtel vint en courant leur dire :

— Il règne une animation extraordinaire dans la rue. De nombreuses troupes, se rendant, à la capitale, viennent d’arriver.

— Qu’y-a-t-il de surprenant à cela ? demanda San-Syeng.

— C’est que ces troupes avaient été chargées de garder notre jeune roi exilé dans l’île de Tchyo-To. Il paraît que l’infortuné prince a péri dans les flammes. C’est pour cela que le général chargé de la surveillance du prisonnier ramène ses troupes.