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— Eh bien, partons ! que le feu consume ce lieu où j’ai pleuré mon malheur.

Ayant allumé des brasiers aux divers coins de la maison, ils s’élancèrent dans le jardin. Ils se dirigèrent vers l’arbre dans lequel Ki-si avait trouvé sa future compagne. Par-là, ils descendirent dans le souterrain. Bientôt ils furent au bord de la mer.

Comment aller plus loin ? Ils n’avaient pas de bateau. Le jeune roi, plutôt que de tomber entre les mains de Ja-Jo-Mi, résolut de mourir sur le champ. Il s’élance à la mer. Prompte comme l’éclair, Tcheng-Y avait retenu son mari par ses vêtements. Elle lui fit de tendres reproches.

— Pourquoi veux-tu m’abandonner. Ne dois-je pas te suivre partout, même au fond de la mer. Si tu es décidé à mourir, mourons ensemble.

— Non, mon amie. Vois, tu es jeune ! Je t’ai rencontrée par hasard ; il n’est pas juste que ta destinée soit liée à la mienne. La vie pour toi peut être encore heureuse. Laisse-moi te quitter, laisse-moi mourir seul.