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— Merci, de tout cœur. Mais puisque vous êtes prisonnier, vous ne devez pas avoir la liberté de vos actions.

— Détrompez-vous, Mademoiselle. Il est bien vrai que je suis prisonnier, mais personne ne trouble ma solitude. On a pensé que derrière ces hautes murailles, autour desquelles on a disposé de nombreuses troupes, il était inutile de m’infliger d’autres gardiens. Vous pouvez me suivre sans crainte. Venez, cela vous distraira un peu.

Tcheng-Y suivit le jeune homme. La main dans la main, ils se dirigèrent vers la maison qui servait de résidence à l’exilé. En route, ils échangèrent quelques paroles.

— Voici votre chambre, dit le jeune roi, je vous laisse.

Tcheng-Y, demeurée seule, réfléchit à ce qui venait de lui arriver. Ce jeune homme est charmant, et d’une amabilité exquise, pensait-elle. Comme moi, il a eu de grands malheurs. De son côté Ki-si, qui avait totalement oublié qu’un instant auparavant il était décidé à mourir, ne songeait