Page:Anonyme - Le Bois sec refleuri, 1895.pdf/145

Cette page a été validée par deux contributeurs.

à fait par hasard. Je poursuivais un papillon qui s’est réfugié dans le tronc creux de cet arbre, et c’est en voulant m’emparer de cet insecte que je vous ai aperçue.

Tcheng-Y avait besoin d’entendre ces paroles pour être rassurée. À la vue du jeune homme elle avait été saisie d’une peur extraordinaire, et son émotion l’empêchait de parler. Le jeune roi reprit :

— Je suis désespéré de vous avoir effrayée. Remettez-vous, Mademoiselle. Oserai-je vous demander où vous habitez ?

— Je n’ai ni parents, ni patrie, Monsieur. En me promenant au bord de la mer, je suis tombée à l’eau. Une tortue me reçut sur son dos et me transporta dans cette île, où je me trouve depuis plusieurs jours.

— Je suis comme vous orphelin, reprit le jeune roi. Fils du défunt roi de la Corée, je me suis vu, à la mort de mon père, exilé par le premier ministre Ja-Jo-Mi. Nous sommes tous deux bien malheureux, Mademoiselle. Mais, vous déplairait-il de venir un instant vous reposer dans ma maison ?