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yeux avaient bien vu. Comme la nuit commençait à tomber, le prisonnier rentra dans sa maison. Il chercha le sommeil, mais toute la nuit il fut hanté du souvenir de la jeune fille qu’il avait aperçue dans le jardin.

Aussi, le jour à peine venu, le jeune prince s’habilla en toute hâte et se rendit dans le jardin.

Un papillon voletait autour de lui. Il voulut le prendre, mais n’y réussit pas. S’obstinant, le jeune prince se mit à courir après le papillon, le suivant dans ses mille et mille détours. Tout à coup l’insecte disparut. Il s’était engagé dans le tronc creux d’un arbre. Le jeune homme avait fort bien suivi ce manège, et certain maintenant de tenir sa proie, il s’avançait la main ouverte. Il s’attendait à voir un papillon, ce fut une jeune fille qu’il aperçut. Telle fut la surprise de l’adolescent qu’il se jeta d’abord en arrière. Mais, réprimant bien vite ce mouvement instinctif, il s’avança vers la jeune fille et lui dit.

— Excusez-moi, Mademoiselle, de vous avoir dérangée dans votre retraite. Cela m’est arrivé tout