Page:Anonyme - Le Bois sec refleuri, 1895.pdf/139

Cette page a été validée par deux contributeurs.

chose qu’une gigantesque tortue de mer. L’animal continua à nager, sans paraître incommodé par ce fardeau imprévu. La jeune fille saisit cette chance inespérée de salut. Elle se laissait emporter par la tortue et éprouvait un tel sentiment de béatitude que bientôt elle s’endormit. Elle fit un rêve. Sa mère lui apparut, transportée là par un nuage. Elle lui dit : — Ma chère fille, sois sans crainte. Ecoute ce que je vais te dire, et surtout, suis bien mes conseils. Ne quitte pas la tortue qui t’a sauvé la vie avant qu’elle t’ait déposée sur un rivage. Sur ces mots l’apparition s’évanouit.

A son réveil, Tcheng-Y, en promenant ses regards de tous côtés, aperçut une île. Voilà sans doute ma demeure, se dit-elle. Mon rêve commence déjà à se réaliser. Suivons bien les indications que m’a données ma chère mère.

Cependant, la tortue, arrivée près du rivage, s’engagea dans un long souterrain et ne cessa de nager qu’au bout de quelques heures. La naïve Tcheng-Y, sautant alors à terre, ne put s’empêcher de dire : — Merci, tortue, mon sauveur. Tandis que