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de bon gré, il l’usurperait par la force. Rien n’était plus facile. Tous les fonctionnaires de la capitale étaient dévoués à Ja-Jo-Mi, car c’était de lui qu’ils tenaient leurs places. Le peuple n’était pas à redouter ; car il manquait de chefs. Un beau jour, le roi se vit arrêté et transporté à Tchyo-To. Le premier ministre avait ordonné que le prisonnier fût jour et nuit gardé à vue par les troupes. Et de fait, le prince déchu était l’objet de la surveillance la plus étroite.

Ja-Jo-Mi était pour le moment maître du terrain. Il espérait être bientôt complètement débarrassé du roi légitime, et finir tranquillement ses jours sur le trône qu’il avait traitreusement usurpé.

Ces évènements avaient jeté un trouble profond dans toute la Corée. Le peuple murmurait, mais sans oser manifester trop ouvertement son mécontentement. La conduite du premier ministre était l’objet de toutes les conversations. Dans les rues, il se formait des rassemblements où l’on discutait avec animation. Un jour que San-Syeng se promenait, il vit un de ces attroupements. Il s’empressa