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intimidation. Alors Ja-Jo-Mi condamna plusieurs d’entre eux, et des plus influents, au bannissement. Personne ne pouvait s’opposer à l’exécution de ses ordres.

Ayant ainsi dompté l’opposition des gouverneurs, Ja-Jo-Mi s’en fut trouver le jeune roi.

— Prince tout puissant, dit-il en s’inclinant respectueusement, pardonnez-moi si j’ose troubler votre douleur. Le bien du peuple exige que je vienne vous entretenir de certaines choses dont je n’eusse pas sans cela voulu vous parler dès maintenant.

— Parle, dit le jeune roi.

— Vous n’ignorez pas que, d’après les règles établies par le grand philosophe Kong-Tji, nul ne peut régner avant d’avoir atteint un certain âge. Or, malgré votre haute intelligence et vos remarquables aptitudes, vous êtes encore trop jeune pour gouverner seul. Votre père, mon regretté maître, m’a prié, en mourant, de m’occuper des intérêts de l’Etat, en attendant que vous fussiez en mesure de le faire vous-même. C’est avec