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ment d’être forcés de se séparer ainsi. La jeune femme avait pris tous ses bijoux, ainsi que l’argent qu’elle possédait. Elle remit ces objets à San-Syeng, en même temps que le sabre favori de son père. San-Syeng dut accepter de force tout cela. Il détacha de son doigt la bague qu’il avait jadis trouvée sans en connaître la provenance.

— Prends ce souvenir, dit-il à la jeune femme. C’est le gage certain de mon amour. Tant que je vivrai je ne penserai qu’à toi, et j’espère bientôt revenir te chercher. J’irai à la capitale, puis je me remettrai en route pour te rejoindre. Adieu.

Il s’éloigna tristement, tandis que la jeune femme, le suivant des yeux, versait des larmes abondantes. Elle le vit s’engager dans un bois :

— Que ne puis-je incendier cette forêt, s’écria-t-elle. San-Syeng avait à contourner une montagne.

— Je voudrais que ces montagnes fussent précipitées dans la mer, se disait la malheureuse. Au moins pourrais-je encore voir mon époux.

Longtemps elle resta à la même place, en proie à la plus profonde douleur. À la fin, elle se décida