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San-Syeng suivit la jeune fille. Il fut frappé d’admiration, en voyant avec quel goût et quelle intelligence elle avait arrangé sa chambre. Il lui en fit ses compliments et ajouta : — Comme vous êtes heureuse.

— Et vous, Monsieur, n’êtes-vous pas heureux ?

— Hélas, j’ai perdu mes parents et je suis seul sur terre. La vie n’a pas de charmes pour moi. Vous m’avez causé le premier plaisir de ma vie et je vais être obligé de repartir.

— Pourquoi voulez-vous repartir. Ne m’avez-vous pas dit que vous m’aimiez ?

— Oui, je vous aime de toutes mes forces. Mais c’est un nouveau malheur pour moi, puisque je ne pourrai jamais vous épouser.

— Que dites-vous là, mon ami ?

— Je ne pourrai jamais vous épouser parce que vous êtes riche, tandis que moi je n’ai aucune fortune.

— Fi, le méchant, dit la jeune fille, en attirant à elle San-Syeng. Ne savez-vous pas que je vous aime et que rien ne m’empêchera d’être votre