dois-je avoir aucun remord au sujet de ma conduite. Je me marierai avec celui que j’aime, accomplissant ainsi le vœu de mon père. »
Des réflexions analogues agitaient l’esprit de San-Syeng. « Comme elle est belle et bonne, se disait-il. Je l’aime éperdûment. Jamais je ne pourrai attendre jusqu’à demain soir pour la revoir. Que cette nuit et cette journée vont me paraître longues ! »
Les heures passèrent cependant, et le moment vint pour San-Syeng d’aller retrouver la jeune fille à laquelle il avait donné son cœur. Elle vint à lui la figure rayonnante de joie et de bonheur. Après qu’ils eurent échangé quelques paroles, la jeune fille dit à San-Syeng.
— Rentrons à la maison. Nous serons beaucoup mieux pour causer. Je vous recevrai dans ma chambre, où personne ne nous dérangera.
— Mais ne craignez-vous pas que votre mère ne s’aperçoive de quelque chose ?
— Ma mère est très âgée et très faible ; nous n’avons rien à redouter d’elle.