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— Oui, Monsieur, vous avez très bien deviné ma pensée. Savez-vous que vous avez fait preuve d’une grande intelligence ? Vous avez pris mon cœur, sans le moindre effort, comme le pêcheur qui attrape un poisson surpris de se voir ainsi capturé !

A ces mots, San-Syeng, prenant la main de la jeune fille, la couvrit de baisers.

— Je n’ai pas cherché à vous surprendre, Mademoiselle, lui dit-il. C’est mon amour seul, mon amour sans bornes pour vous qui m’a poussé à agir ainsi. Mais, il se fait tard. Votre mère pourrait s’apercevoir de votre absence et concevoir des inquiétudes. Séparons-nous. Demain, à la même heure, nous nous reverrons.

La jeune fille inclina la tête en signe d’assentiment et s’éloigna.

Dans sa chambre, elle songea longuement aux événements de la soirée. « J’aime ce jeune homme, pensait-elle ; il est si beau et a l’air si intelligent. En lui donnant mon cœur, je n’ai d’ailleurs fait que suivre les conseils de mon père. Aussi ne