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longtemps. Et vous, possédez-vous encore votre père et votre mère ?

— Mon père est mort et je vis avec ma mère. N’est-ce pas vous qui êtes venu jouer de la flûte, tout près d’ici, l’autre soir ?

— C’est moi, Mademoiselle. Ne m’avez-vous pas répondu sur votre instrument ?

— Si, Monsieur.

— Je vous en suis infiniment reconnaissant. Mon âme déborde pour vous d’une gratitude infinie. Vous avez daigné m’écouter, vous m’avez répondu, et ce soir vous me procurez le plus grand des plaisirs en me permettant de m’entretenir avec vous.

— Mais pourquoi, Monsieur, vous êtes-vous trouvé mal, tout à l’heure.

— Mademoiselle, c’est mon amour pour vous qui m’a fait perdre la tête. Oserai-je, à mon tour, vous demander pourquoi vous n’avez pas répondu à ma lettre ? Vous m’avez fait des signes ; j’ai compris que vous m’invitiez à revenir ce soir à dix heures. Etait-ce bien cela ?