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San-Syeng exécuta ensuite sur son instrument l’air auquel on pouvait adapter cette poésie. Il le fit avec beaucoup de sentiment.

Cependant, la jeune fille avait tout entendu. Profondément troublée, elle se demandait ce que pouvaient signifier les mots charmeurs qui avaient frappé son oreille.

— Si ce jeune homme, se dit-elle, ne connaît ni la terre ni le ciel, cela veut dire qu’il a perdu ses parents. S’il demande à être changé en papillon afin de pouvoir aller voleter auprès d’une fleur, c’est qu’il aime une jeune fille.

Très intriguée, elle envoya son domestique s’enquérir qui pouvait bien être l’auteur des vers qu’elle venait d’entendre. Quand elle fut au courant, elle se demanda immédiatement si son voisin n’était pas le jeune homme qu’elle avait vu quelques jours auparavant se promener auprès du jardin. Encore impressionnée de ce qu’elle venait d’entendre, elle prit son instrument de musique et improvisa à son tour les vers suivants :

— « Les araignées tissent leur toile, d’une bran-