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jardin où il avait aperçu pour la première fois la jeune fille à laquelle il pensait constamment. Hélas ! la jolie promeneuse restait enfermée chez elle. Notre héros en était triste à mourir. Un soir où son chagrin, ravivé encore par le souvenir de ses parents, l’étreignait d’avantage, il chercha à se distraire par la musique. Il prit donc une flûte, et revenant près du jardin, il improvisa la poésie suivante :

— « Fils du monde, je ne connais ni le ciel ni la terre[1].

« Je voyage seul, désespéré, cherchant en vain ceux qui m’ont donné le jour.

« Dans un jardin, il y a une fleur d’une beauté éclatante.

« Cette fleur je voudrais la cueillir, mais les branches qui la portent sont si hautes que je ne puis l’atteindre.

« Aussi mon désir le plus ardent serait de mourir et devenu papillon d’aller me poser sur cette fleur adorable. »

  1. En langage poétique : mon père ma mère.