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tout à coup saisi d’admiration. Dans le jardin, il venait d’apercevoir une jeune fille d’une beauté extraordinaire. Impossible de s’approcher d’elle, car le jardin où elle se promenait était entouré d’un mur continu. San-Syeng s’en attrista. Il s’éloigna de quelques pas, mais, cédant à je ne sais quelle impulsion, il revint sur ses pas. La jeune fille était toujours là. Elle dirigeait sur le promeneur son regard candide ; ce qui causa au jeune homme une douce émotion. Il est vrai que ses yeux n’avaient jamais vu un pareil spectacle. Une figure ravissante, aussi fraîche qu’un fruit à moitié mûr ; des yeux dont l’éclat rivalisait avec celui des étoiles ; des cheveux qui retombaient dans le dos, semblables à des nuages disparaissant derrière une montagne. Ajoutez à cela, une main très petite, et une démarche plus légère que le vol d’un oiseau. L’émerveillement de San-Syeng était à son comble. Il ne quittait pas des yeux la jeune fille. Celle-ci, tout en se promenant, jetait de temps en temps un coup d’œil sur celui qui la contemplait.

San-Syeng était dans une véritable extase.