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laisser partir San-Syeng seul. L’absence du jeune homme devait durer deux ans.

Il y avait déjà plusieurs semaines que San-Syeng était en route, lorsqu’il arriva dans une ville où il ne comptait faire qu’un très court séjour. Jusque là, son voyage s’était passé sans incident. Maintenant le moment des aventures était arrivé. La première de ces aventures fut assez désagréable. San-Syeng s’était arrêté un moment dans la rue à voir jouer des enfants. Tout à coup notre voyageur tressaillit. Il venait d’entendre l’un des gamins demander à un de ses petits camarades :

— Connais-tu le voleur Sù Roung ?

— De nom, oui ; mais je ne l’ai jamais vu. À quel propos me demandes-tu cela ?

— C’est qu’on raconte une histoire extraordinaire sur le compte de ce personnage. Un de mes amis a été à l’école avec le fils, ou plutôt avec l’enfant adoptif de ce voleur. Il paraît en effet que Sù-Roung ayant trouvé cet enfant au coin d’une rue l’a emporté chez lui et l’a élevé. Grâce à ses