Page:Anonyme - Le Bois sec refleuri, 1895.pdf/104

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Sù-Roung conduisait lui-même à l’école son fils adoptif. Le jeune écolier ne tarda pas à se distinguer entre tous ses camarades. Ceux-ci ne furent pas sans en concevoir de la jalousie et du dépit. Pour se venger, ils ne trouvèrent rien de mieux, que de reprocher à leur condisciple de n’avoir pas de parents.

— Moi pas de parents, répondit l’enfant indigné. Mais j’ai encore mon père et, c’est un grand malheur pour moi si j’ai perdu ma mère sans avoir pu la connaître. Je ne vois pas ce que signifient vos reproches.

— Cela signifie que tu ne sais rien sur ton propre compte. Sù-Roung n’est pas du tout ton père. C’est tout simplement un brigand ; il t’a trouvé au coin d’une rue, et t’a recueilli.

Cette révélation troubla profondément l’enfant. Il en fit part à Sù-Roung.

— Ne t’inquiète pas de cela, mon enfant, lui répondit celui-ci. Tes camarades sont jaloux de toi, et inventent ces racontars pour te contrarier. Cela ne vaut pas la peine qu’on s’y arrête.