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sur leurs pas, ils se dirigèrent vers la ville voisine. Ce furent eux qui aperçurent les premiers l’enfant que Tjeng-Si avait laissé là quelques instants auparavant. Très content de cette aventure, Sù-Roung prit le petit être, et l’emporta avec lui. Il le confia à une nourrice, en lui recommandant d’en prendre le plus grand soin.

Sù-Roung questionna à diverses reprises son frère au sujet de la disparition des deux femmes. Ne pouvant rien apprendre sur ce sujet, il n’en parla bientôt plus.

Maintenant, l’assassin de San-Houni consacrait tout son temps à l’éducation de l’enfant qu’il avait recueilli. Il le traitait comme s’il eût été son propre fils. Il faut dire que l’enfant ne lui donnait que des sujets de satisfaction. Il était très beau, très intelligent et se développait rapidement. Un jour, il demanda à Sù-Roung.

— Mon père, où donc est ma mère ?

— Ta mère, répondit Sù-Roung, très embarrassé par cette question, ta mère est morte quelque temps après ta naissance.