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le suit. Il redoute que Sù-Roung ne se laisse aller à un éclat, s’il parvient à rejoindre les fugitives. Sù-Yeng veut être là pour les protéger, s’il leur arrive malheur.

Marchant très vite, les deux frères arrivèrent bientôt sur les bords du lac dont nous avons déjà parlé. Là, ils virent les souliers de Tjeng-Si déposés sur la rive, et le cadavre flottant au milieu du lac.

Sù-Roung lui-même, très ému par ce spectacle, s’écria :

— La malheureuse s’est noyée !

— Mon frère, répondit Sù-Yeng, vous n’avez pas voulu m’écouter ; vous êtes puni. Vous avez voulu vous rendre maître de cette femme. Elle vous échappe malgré tous vos efforts. C’est un grand malheur pour nous !

— Vous allez dire que c’est de ma faute, reprit Sù-Roung avec rage. C’est vous le coupable. Pourquoi avez-vous laissé s’échapper ma captive ?

La dispute dura encore quelques temps, sur ce ton, entre les deux frères. Au lieu de retourner