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iv
introduction

qui n’avaient jamais eu une grande popularité et pour lesquels la légende donnait peu de détails, le trouvère n’hésite pas à raconter leur fin dans la bataille même qu’il a imaginée pour la mort de leur père.

Enfin la destinée d’Hermengarde de Pavie qui figure à côté d’Aimeri dans presque toutes les chansons de geste de ce groupe, a aussi préoccupé l’auteur ; elle ne pouvait survivre à son mari et le poète nous assure quelle mourut quelques mois après lui dans le cloître où elle s’était retirée. Un scribe d’un de nos manuscrits pourra donc écrire à juste titre à la fin de notre chanson :


Ci endroit fine li livres de la fin d’Aymeri, et d’Ermengarde et de plusieurs de leurs enfants... (B. N., fr. 24370.)


Les copistes ont bien compris ce caractère de la Mort Aymeri, et dans certains manuscrits cycliques qui renferment seulement les chansons consacrées aux exploits d’Aimeri, notre poème occupe naturellement la dernière place : tels sont les manuscrits du Musée britannique cotés Old Roy. 20. B. xix, et Harl. 1321, dont nous parlons plus loin, et où la Mort Aymeri était évidemment considérée comme la conclusion de toutes les chansons de geste sur ce personnage, rangées dans un ordre chronologique.

À côté de ces collections de poèmes sur un même personnage, on faisait aussi de ces volumineux manuscrits où le copiste réunissait toutes les chansons de la geste de Guillaume, qu’il pouvait se procurer. Le manuscrit du Musée britannique, Old Roy. 20 D.