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la mort aymeri de narbonne

lée par M. le marquis de La Grange, dans la préface de son édition de Hugues Capet. Voici le passage de ce poème où l’on trouve une allusion à la Mort Aymeri :


Car Aymeris, cez perez, qui le poil ot ferant,
Ernaulz et Guibellins et Bernars de Brabant,
Et Garin d’Anseüne, furent ochis en camp,
Droit par devant Nerbonne, de le gent mescreant.

(Édit. du Mis de La Grange, p. 42).

 

Il faut remarquer que ce témoignage est assez inexact : ce n’est pas devant Narbonne, mais au siège d’Esclabarie, qu’Aimeri trouve la mort ; et de plus, ni Hernaut de Gironde, ni Guibelin ne meurent avec leur père.

Dans le poème de Doon de Nanteuil, maintenant perdu, et dont M. P. Meyer a pu retrouver quelques fragments dans les papiers du président Fauchet, on pourrait peut-être reconnaître un souvenir confus de la Mort Aymeri dans ce vers :


Et cosins Aimeri qui occit le dragon...

(Romania, XIII, 17.)

Dans notre poème on voit en effet, non pas Aymeri, mais ses fils, lutter contre une guivre.

L’Italie a connu la Mort Aymeri ; ce poème n’a pas laissé plus de traces, il est vrai, dans les Reali que dans nos romans en prose du xve siècle, et peut-être pour la même raison, mais il se trouvait au com-