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DANS LES MERS ASIATIQUES.

avait le plus pressant besoin de se créer un système colonial.

Bien plus, la Compagnie des mers asiatiques sera pour notre pays un gage précieux de sécurité dans l’avenir.

Par la variété de ses opérations, comprenant la marine, le commerce, l’agriculture et l’industrie, la Compagnie pourra offrir à tous les enfants perdus de la centralisation une position et une fortune dans de superbes contrées qui seront pour eux de véritables terres promises. De plus elle présentera à la patrie des garanties sérieuses de tranquillité, en même temps qu’elle lui ouvrira une source immense de richesse. Loin du pays natal, les hommes que les passions politiques ont pu diviser en France ne se retrouveront plus que les enfants de la même patrie.

Inspiré par cette féconde pensée, le prince Napoléon, en énonçant les intentions du pouvoir et les siennes, a déclaré qu’il espérait, par l’influence coloniale, inaugurer l’apaisement des partis et l’oubli du passé.

« Ainsi, a-t-il dit, il me sera permis de demander aux hommes non d’où ils viennent, mais où ils vont, de regarder l’avenir et non le passé… Heureux si, après nos révolutions et nos luttes civiles, je puis concourir à cette œuvre de pacification générale qui doit réunir dans un sentiment commun de dévouement à notre patrie les cœurs de tous ses enfants ! »

Que reste-t-il à dire après de si nobles paroles ? Ne nous montrent-elles pas la France ouvrant dans les colonies une nouvelle carrière à ses enfants égarés, et n’offrent-elles pas à nos yeux éblouis la perspective d’un magnifique avenir ?