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LA FRANCE

ques autres stations intermédiaires, avec la Nouvelle-Calédonie et les Marquises.

Au point de vue de la marine militaire, l’établissement des stations maritimes est tout à fait indispensable.

« Il est peu de navires de guerre qui ne soient pourvus aujourd’hui de moteurs mécaniques. Dans quelques années, grâce aux mesures prises, il n’y en aura plus un seul. Mais un navire à vapeur ne peut porter avec lui qu’un petit approvisionnement de combustible, et cet approvisionnement est d’autant plus restreint que la machine est plus forte et donne plus de puissance au navire. Le charbon est peut-être plus nécessaire à la guerre maritime que la poudre. Un navire doit toujours avoir à sa portée un lieu où ses soutes vides puissent être remplies ; sans cela il n’est plus, au bout de peu de temps, qu’un mauvais bâtiment à voiles, proie facile offerte aux croiseurs mieux approvisionnés de l’ennemi[1]. »

Un certain nombre d’endroits ont été déterminés comme propres à l’établissement de ces comptoirs.

Par suite du nouveau traité avec la Chine, il est question d’établir, dans plusieurs de ses ports, des factoreries destinées au commerce avec l’intérieur. Mais, si nos armateurs ne se rattachent pas à une Compagnie puissante, comment pourront-ils soutenir la concurrence des immenses et riches Sociétés anglaises, qui, comme la maison Jardines, comptent par milliers leurs magasins et leurs navires ; comment pourront-ils résister à l’influence puissante de la Compagnie des Indes, qui, abandonnant ses pouvoirs politiques, veut redevenir ce qu’elle aurait dû toujours être, une Compagnie commerciale ?

  1. Les droits, les devoirs et les intérêts de France en Cochinchine.