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LA FRANCE

n’a pas de port, et les vaisseaux sont forcés de supporter en pleine mer les ouragans terribles de ces parages.

Madagascar, au contraire, possède plusieurs bons ports, parmi lesquels Diego-Souarez, l’un des plus sûrs et des plus vastes du monde, capable de recevoir des flottes entières, et entouré d’un pays salubre où l’on ne connaît pas les ouragans.

« La position de Madagascar en face de la côte d’Afrique, l’élévation progressive et l’exposition variée du terrain, les différentes modifications de l’air qui, dans une étendue de quatorze degrés du nord au sud, permettent la culture de tous les végétaux propres aux zones chaudes et tempérées, tout, en un mot, fait de cette grande île l’un des points les plus importants du globe sous le rapport colonial et commercial, car elle commande la route de l’Inde par le Cap, elle abonde en mouillages commodes, en bois de construction et en toutes sortes de vivres[1]. »

Enfin, le percement de l’isthme de Suez ne diminuerait en rien l’importance de Madagascar ; tout en cessant de se trouver sur la route de l’Inde, elle n’en serait pas moins placée en face de la mer Rouge, devenue le chemin de l’Orient.

La Cochinchine fournit en abondance tout ce qui est nécessaire aux constructions navales, elle donne en outre les bois de rose, de fer, d’ébène, de sapan, de santal, d’aigle, de célambac ; elle produit en très-grande abondance le coton, le riz, la soie, l’indigo, le dinaxang ou

  1. Malte-Brun, Géographie universelle.