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DANS LES MERS ASIATIQUES.

dans cette voie l’esprit public, et il ne craint rien de l’initiative particulière ni de l’action des individus en dehors de l’État.

« Le danger n’est pas là, a dit dernièrement le prince Napoléon, il serait plutôt dans la tendance contraire, si elle se développait à l’excès. Ce que nous devons craindre, en effet, c’est l’absorption des forces individuelles par la puissance collective, c’est la substitution du gouvernement au citoyen pour tous les actes de la vie sociale, c’est l’affaiblissement de toute initiative personnelle sous la tutelle d’une centralisation administrative exagérée. Je voudrais voir les citoyens, cessant de compter sur l’intervention et les faveurs de l’État, mettre un légitime orgueil à se suffire à eux-mêmes, et fonder sur leur propre énergie et sur la force de l’opinion publique le succès de leurs entreprises. J’ose dire que, si à notre unité politique, source de notre puissance, objet d’admiration et souvent de crainte pour nos voisins, nous savions joindre cette force qui naît du concours spontané des individus et des associations libres, notre patrie verrait s’accomplir les grandes destinées prévues par les citoyens illustres de 1789. »

VIII

La Compagnie des mers asiatiques aurait pour but :

1o D’organiser dans les ports de Madagascar, de Cochinchine et de Corée le commerce d’importation et