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DANS LES MERS ASIATIQUES.

À la pensée d’établissements aussi éloignés, les esprits timides s’effrayent et se rappellent les sommes immenses que l’Algérie a absorbées pour sa conquête et sa pacification, et ne voient dans ces pays lointains que trois Algéries situées aux extrémités du monde.

Qu’on se rassure. Dans chacune de ces trois contrées existent des discordes et des troubles, et dans chacune nous trouverons un parti puissant qui nous sera favorable. Comme on le sait, la fameuse Ranavolo Manjaka[1], reine de la peuplade la plus importante de Madagascar, s’est montrée notre ennemie implacable ; mais, son fils, homme très-intelligent et très-capable, issu d’un Français, a reçu une éducation européenne, parle notre langue et désire voir régner notre influence dans son île.

La Cochinchine contient une nombreuse population chrétienne qui, persécutée par les souverains actuels et par les exactions des mandarins, appelle la France à grands cris. On se rappelle que lors du dernier voyage du Catinat un grand nombre de chrétiens vinrent à bord, au risque de leur vie, pour témoigner de leur affection et de leur dévouement. (Moniteur du 8 décembre.)

Enfin, notre position dans la Corée serait extrêmement belle, puisque nous n’aurions qu’à répondre au désir d’un souverain qui réclame notre assistance.

Aussi la France n’aura qu’à prendre sous sa protection, dans toutes ces contrées, le parti qui la demande, le soutenir par quelques forces militaires, et son influence sera établie.

Ce n’est point ici le lieu de discuter les chances de

  1. On annonce la mort de Ranavolo.