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LA FRANCE

Hostile à tous les États, n’ayant pas une alliance sincère, inspirant à tous une haine méritée, l’oligarchie britannique est restée inébranlable.

En vain les nations la détestaient.

En vain son peuple mourait de faim.

Elle était sûre de sa force, et elle avait raison, car elle n’avait rien à redouter d’aucune influence extérieure ou intérieure, tant qu’elle avait le talisman de sa puissance, tant qu’elle possédait l’Inde.

V

L’Angleterre a donc trouvé dans la possession de l’Hindoustan non-seulement la source de prodigieuses richesses, mais encore la garantie de sa paix intérieure : elle a de plus trouvé dans cette sécurité et dans ces richesses le moyen de s’agrandir aux dépens des autres nations.

N’y a-t-il pas dans cette conduite si habile d’immenses instructions pour notre pays ?

Si la France n’a pas de cadets de famille à placer, ne contient-elle pas une quantité innombrable d’hommes mécontents de leur sort, d’incompris et de déclassés ?

N’a-t-elle donc besoin ni d’améliorer l’état de ses finances, ni de s’assurer une paix intérieure durable ?

Comme on l’a vu, la France ne peut attribuer sa décadence coloniale qu’aux troubles qui l’ont traversée et à sa position financière qui ne lui a pas permis de lutter avec l’or britannique.