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LA FRANCE

Ils craignaient que l’Espagne ne reprit son ancienne puissance maritime : la superbe position géographique et la richesse du sol de cette belle contrée semblaient l’appeler au premier rang des nations européennes ; pendant vingt-cinq ans ils ont fait pour la ruiner tout ce qui a été en leur pouvoir ; ils ont soutenu à la fois chez elle les deux partis rivaux et lui ont ravi Gibraltar.

La Russie était trop puissante pour être troublée à l’intérieur ; ils ont saisi la première occasion de la combattre.

Ils craignaient la régénération de l’Italie, l’un des pays les mieux disposés pour la navigation ; ils se sont immiscés dans toutes ses discordes.

Rome était pour eux le centre du catholicisme ; ils ont fomenté de toutes leurs forces cette malheureuse insurrection que le caractère noble et libéral du Saint-Père n’a pu conjurer.

La Sicile était le but de leurs désirs :

Il n’est pas besoin de rappeler l’action de la diplomatie anglaise dans les insurrections de Naples et jusque dans la récente affaire du Cagliari.

Elle a montré dans cet incident curieux jusqu’où pouvaient aller sa fausseté et sa fourberie.

Se plaçant entre Naples qu’elle a attaquée de toutes les manières, le Piémont qu’elle commence à craindre, et l’Autriche qui veut aussi se créer une marine, elle a pris tour à tour le parti de ces trois puissances, elle les a excitées les unes contre les autres, afin de les faire se neutraliser réciproquement.

L’Angleterre s’est montrée la même dans tous les troubles de l’Europe : accusant les oppresseurs tandis