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DANS LES MERS ASIATIQUES.

et nous ont empêchés de les reprendre. En effet, tous les pouvoirs, sans cesse absorbés par les questions intérieures, ont été forcés de détourner leur attention des possessions coloniales, attachant une bien autre importance à la conservation de la mère patrie.

III

Mais, pendant que notre influence coloniale et maritime diminuait chaque jour, l’Angleterre s’accroissait de toutes parts.

C’est qu’elle possédait la tranquillité intérieure, condition première d’un accroissement extérieur durable. Depuis le commencement de ce siècle, où toutes les nations ont senti le contre-coup de la révolution, elle seule n’a pas même eu à réprimer une émeute sérieuse.

D’où lui vient ce privilége ?

L’Angleterre a-t-elle donc une constitution admirable, une législation parfaite ?

Bien au contraire ; et, s’il était un pays où la révolution devait agir, c’était dans la Grande-Bretagne.

La nation anglaise est un grand peuple, elle est active, opiniâtre, industrieuse et brave : Dieu nous garde de l’attaquer. Mais elle est rongée par l’aristocratie la plus égoïste et la plus cupide qui puisse exister.

L’aristocratie anglaise a eu en face d’elle et au-dessous d’elle l’une des populations les plus laborieuses, les