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LA FRANCE

1795 arriva. Les Anglais s’emparèrent de toutes nos colonies.

Le République, se débattant au milieu de guerres européennes et de guerres civiles, ne put s’occuper efficacement de Raymond, resté à la tête des derniers débris de notre armée. Elle le nomma cependant général des forces de l’Inde ; mais, lorsque Raymond mourut empoisonné en 1798, le nom français disparut de ces contrées où il avait jeté un si vif éclat.

Lorsque le général Bonaparte était en Égypte, il pensa bien à rejoindre Tippou et attaquer l’Angleterre en Asie ; mais il jugea sa présence nécessaire dans les affaires intérieures et dut revenir en France.

Napoléon avait vu où se trouvait la force de l’Angleterre : il savait que dans l’Inde elle avait formé à nos dépens sa puissance, et c’était dans l’Inde qu’il voulait la frapper.

Devenu Empereur, il rêva encore l’envoi d’une armée en Asie, au moyen de l’alliance russe ; mais la destinée en disposa autrement ; et ce ne fut que par la paix de 1815 que la France reprit possession des comptoirs qu’elle y possède aujourd’hui.

Depuis ce temps nous n’avons rien fait pour nous créer des colonies dans l’extrême Orient. Sous le règne de Louis-Philippe, d’une part l’influence anglaise, d’autre part l’attention attirée sur l’Algérie et la crainte constante de l’agitation intérieure, empêchèrent d’agir dans ce sens d’une façon quelconque.

Comme on le voit, la crainte de la révolution ou la révolution elle-même nous ont fait perdre nos colonies