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introduction

traire, F qui abrège, et l’énumération des présents faits au vilain par Guillaume est beaucoup plus complète dans S (p. 115).

XX. — La rédaction est plus courte dans S, qui ne dit rien (p. 116) de l’armement de Guillaume et des siens (F, v. 632-638).

XXI. — Les allusions littéraires ne sont pas les mêmes dans F (v. 654-655) et S (p. 117) : au lieu de Gauvain, de Pilate et de Mordrant l’aïrous, S parle de Gafer le fort, de Margant l’irascible et de Golafre le furieux. — F n’a pas la phrase finale où S compare Guillaume et ses compagnons à des héros chrétiens ressuscités pour défendre le royaume ; ce trait, du reste, paraît plutôt être ajouté par le rédacteur norvégien.

XXII. — La comparaison du commencement est différente dans F et S ; dans l’une, Guillaume est comparé à un lion (p. 117) ; dans l’autre, à un faucon (v. 659) ; cette dernière est plus habituelle aux trouvères français. — S ne cite pas les noms des païens tués, énumérés par F (v. 666-667). — S ne parle pas (voy. plus haut laisse V) du messager tué, qui retarde l’arrivée des chevaliers. — Le païen tué par Élie est dans S (p. 118) Tanabré d’Alexandrie ; dans F (v. 688), c’est au contraire Ataignant, frère de Rosemonde, leçon bien préférable à l’autre, puisqu’elle explique pourquoi plus tard Élie craint tant d’être fait prisonnier par Macabré (cf. v. 1300), père d’Ataignant.

XXIII. — Dans S, les vingt chevaliers envoyés au secours d’Élie par Julien sont tués (p. 118) ; dans F, au contraire, dix seulement sont tués. Les dix autres sont faits prisonniers ; c’est ce qui explique plus loin dans S (p. 136) la présence de chevaliers français, gémissant dans les prisons de Sobrie. S a d’autant plus tort de faire tuer tous ces vingt chevaliers, qu’au commencement de la laisse suivante, Élie se plaint de ce que les hommes ont été tués ou faits prisonniers (S, p. 118).

XXIV à XXVIII. — F ne connaît pas la légende du Juif et de saint Martin (S, p. 119), qui doit être originale. — Les deux ré-