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qui règne dans la salle, fait la motion de persister dans les précédens arrêtés. Barnave, Gleizen, Péthion, Buzot, Garat l’aîné, l’abbé Grégoire et beaucoup d’autres membres appuient vigoureusement cette motion. Se résumant froidement, l’abbé Sieyès dit : « Messieurs, vous êtes aujourd’hui ce que vous étiez hier. » On va aux voix et l’assemblée nationale déclare à l’unanimité qu’elle persiste dans ses précédens arrêtés.

« Je bénis la liberté, s’écrie Mirabeau, de ce qu’elle mûrit de si beaux fruits dans l’assemblée nationale. Assurons notre ouvrage en déclarant inviolable la personne des députés aux états-généraux : ce n’est pas manifester une crainte, c’est agir avec prudence, c’est un frein contre les conseils violens qui assiégent le trône. » Après une très-courte discussion, l’assemblée se sépare après avoir pris l’arrêté suivant : « L’assemblée nationale déclare que la personne de chacun des députés est inviolable ; que tous individus, toutes corporations, tribunal, cour ou commission qui oseraient, pendant ou après la présente session, poursuivre, rechercher, arrêter ou faire arrêter, détenir ou faire détenir un député pour raison d’aucunes propositions, avis, opinions ou discours par lui faits aux états-généraux, de même que toutes personnes qui prêteraient leur ministère à aucuns desdits attentats, de quelque part qu’ils soient ordonnés, sont infâmes et traîtres envers la nation et coupables de