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Cette opération terminée, la porte du chœur s’ouvre, une députation, ayant à sa tête l’évêque de Chartres, s’avance majestueusement et demande à être admise avec les autres membres du clergé. Un moment après, l’archevêque de Vienne, trois autres prélats et tous les ecclésiastiques formant la majorité, viennent prendre les places qui leur sont destinées. Le silence auguste qui régnait lorsque les portes du sanctuaire se sont ouvertes est rompu par des acclamations universelles. Des larmes de joie et d’attendrissement coulent de tous les yeux. On cherche à entendre l’archevêque de Vienne et Bailly, mais des applaudissemens réitérés interrompent leurs discours, dans lesquels on remarquait les expressions touchantes du plus pur civisme, et qui mériteraient, ainsi que les noms de ces généreux députés du clergé, d’être gravés en lettres d’or dans les annales de la patrie.

Cette réunion était plus solennelle et plus auguste à cause de la sainteté du lieu : il se mêlait à l’intérêt de la patrie quelque chose de religieux et de sacré. Quelles émotions agréables n’inspirait point ce spectacle imposant de dignes prélats et de vénérables pasteurs venant jurer au pied des autels du Dieu de paix dont ils étaient les ministres, l’alliance la plus sublime et la plus patriotique.

Enfin, le jour de la séance royale arrive. Une